Je dois avouer que l'élection partielle de Jean-Talon est... intéressante.
J'écarte pour le moment le départ un peu confus du candidat péquiste et le choix-pas-tant-choisi du côté solidaire pour revenir sur le message envoyé par Gabriel Nadeau-Dubois, qui se résume grossièrement à ceci: boycotter les réseaux sociaux milliardaires, ça ne sert à rien.
Bien sûr, on devinera que ce n'est qu'un message pour se justifier de vouloir tenter de gagner cette élection avec de la publicité dont ses deux plus grands adversaires ne font pas usage. Bien sûr, on peut deviner qu'il s'agit de la transformation inévitable de Québec Solidaire, c'est-à-dire d'un «parti idéologique» à un «parti qui veut gagner». Mais je trouve surtout que ce message est décevant.
En fait, c'est surtout la réponse générale des acteurs médiatiques par rapport aux réseaux sociaux qui me déçoit. Tout le monde s'entend pour se dire «Ok, ce vendredi [hier], on boycotte Meta!». GND a raison jusqu'à un certain point: boycotter pendant une journée ou plusieurs un réseau social, ça n'aura peut-être pas beaucoup d'impact. Mais c'est simplement parce que ça ne va pas assez loin. (Et continuer à payer de la publicité sur ces plateformes ne fait qu'aller en direction inverse!)
La solution reste, selon moi, toujours la même: si vous voulez vraiment faire comprendre à Meta et autre GAFAM qu'il y a un risque, vous devez commencer à utiliser les alternatives. Le Journal de Montréal qui s'ouvrirait un compte Mastodon. François Legault qui s'ouvrirait un compte Friendica. Radio-Canada qui s'ouvrirait un compte Owncast. Même pas besoin de tout déménager, en passant: simplement ouvrir ces comptes et y publier le même contenu, au pire. Mais au moins, ça donnerait de la crédibilité au Fediverse, de la même manière que les Facebook/Twitter de l'époque ont profité de la crédibilité des médias d'information pour s'asseoir là où ils sont aujourd'hui. Et ça ferait réfléchir que le «monopole» pourrait disparaître.
Une fois que les gens s'apercevront que le changement ne fait pas si mal que ça... On pourrait commencer à rêver!
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